Le projet d'écriture

Et si des sans-papiers écrivaient ? Oui, donnons-leur du papier et regardons ensemble la beauté qui émerge, ça ne sera pas une première.
Chaque époque a eu son lot d'immigrés accusés, bafoués ou ignorés et chaque fois ils ont montré qu'il y avait dans leurs histoires des trésors bons à garder, une culture bonne à échanger et des peuples bons à mélanger.
Peut être, peut être simplement nous oublions chaque fois qu'il y a ces gens, dont malheureusement des enfants, qui sont là, demandant simplement à vivre et à échanger.
On sait que la diversité est mère de richesses et pourtant il faut encore que ces gens se brûlent à la froideur d'une certaine humanité, qu'à bout de souffle ils prennent une plume. Comme d'habitude RESF les soutient.

Pourquoi ?

Cette immigration à l'image dévalorisante, ces jeunes expulsés tous les jours dans le silence, le changement qui tarde à venir poussent le groupe jeunes majeurs du Réseau Education Sans frontières de l'Hérault, encore une fois, à monter au créneau.
Nous devons témoigner, vous parler de nous, montrer que nous sommes là et qui nous sommes. Nous voulons fuir ce pseudonyme "sans-papiers" estampillé comme une crasse sur notre existence. Si on ne peut pas entendre nos voix, alors peut-être que nos écrits parleront plus fort. Peut-être que graver des mots fera des marques plus profondes que nos mille et un mots qui se sont perdus dans le vent.

Nous avons lancé ce projet afin de dire encore et toujours : “Voyez qui nous sommes ! Nous n'allons pas vous manger nous n'allons pas vous tuer alors cessez de nous enfermer dans une image toute faite, cessez de nous humilier et de nous priver d'avenir!”

Comment ?

Nous avons fait un rêve !
Des écrivains reconnus se font les porte-voix des sans-voix. Puisent à la source de l'écriture de ces jeunes sans-papiers pour écrire en écho. Jaillit une rencontre, un passage de mots et d'imaginaires... L’espoir que nous portons est de donner à voir la richesse portée par ces jeunes adultes condamnés à l'invisibilité, et la complexité des réalités migratoires qui ne peuvent se réduire à l'inhumanité de lois et de circulaires.