"Si tu ne sais pas où tu vas,
regarde d'où tu viens"

A partir du poème « Exil » écrit par Saint John Perse, et de mots que nous évoque l’immigration, il s’agit d’écrire un texte, pour savoir d’où l’on vient et comprendre où l’on va. Ecrire sur ceux qui nous ont marqué, par un geste, une manière d’être ou une parole.
A nous lecteur, d’essayer de visualiser la scène. Ecrire aussi sur « moi », dernier maillon de la chaîne…

Table d'index

Jeunes Majeurs Co

Jeunes Majeurs

Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Noujoud

Celle qui me suivait dans ma galère quand j’étais couchée dans mon lit.
Celle qui se réveillait en pleine nuit pour me donner un verre d’eau lorsque j’avais soif.
Celle que j’ai vu pleurer lorsqu’elle a su que j’étais malade.
Celle qui me brossait les cheveux quand j’avais du mal.
Celle qui économisait pour m’acheter ... Lire tout

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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Noujoud


Celle qui me suivait dans ma galère quand j’étais couchée dans mon lit.
Celle qui se réveillait en pleine nuit pour me donner un verre d’eau lorsque j’avais soif.
Celle que j’ai vu pleurer lorsqu’elle a su que j’étais malade.
Celle qui me brossait les cheveux quand j’avais du mal.
Celle qui économisait pour m’acheter les plus beaux habits de l’Aïd.
Celle qui me disait : « ma fille, c’est grâce aux échecs de la vie qu’on avance et pas grâce aux succès».
Celle qui pleurait à chaque coup de fil que je lui passais.
Celui qui a tout laissé pour nous donner une vie meilleure.
Celui qui se lève à 5 heures du matin pour une prière quotidienne.
Celui qui a construit nos meubles de chez nous pour un meilleur confort.
Celui qui va au marché pour nous acheter les beaux et les bons fruits.
Celui qui m’a donné 50 centimes et qui m’a rendue tellement heureuse.
Celui et celle qui me donnent le courage d’avancer dans la vie, c’est eux qui me donnent la bobine de fil de la vie, c’est à moi de les coudre et d’en prendre soin.


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Il faut qu'on s'aime

Auteur: Murelh

Celui qui quitte sa cage, s'en allant dire des mots aux congénères sauvages.
Celui qui écoute les cacophonies, fuyant la symphonie rythmée et maîtrisée du quotidien monotone.
Celui qui se restaure sur la route pendant que ses jambes le portent là où son regard se perd.
Celui qui était, qui sera demain un autre qu'hier.
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Il faut qu'on s'aime

Auteur: Murelh


Celui qui quitte sa cage, s'en allant dire des mots aux congénères sauvages.
Celui qui écoute les cacophonies, fuyant la symphonie rythmée et maîtrisée du quotidien monotone.
Celui qui se restaure sur la route pendant que ses jambes le portent là où son regard se perd.
Celui qui était, qui sera demain un autre qu'hier.
Celui qui essayant d'écrire s'en va dans le passé et dans les limbes.
Celui qui s'échappe, attiré par le vide et le risque, et saute en quête de vertige.
Celui qui rencontre le vertige, les pieds enfouis sous le sable, les yeux rivés sur les vagues.
Celui qui course le soleil.

Et moi, dernier maillon de la chaîne, je sais les souvenirs émouvants,
Mais quand Emotion appele Beauté, Plaisir et Nostalgie,
Sur moi, il vaut mieux laisser basses les lampes.
N’éclaire pas la fierté que l’on m'a fait. Sans profondeur, je suis vide.
Je suis même indifférent aux tortillements agiles des branches de mon arbre
Dans un monde comme asile de solitude où seul le présent est tactile.
Hélas, l'asile n'est pas doux mais viscieux, triste et fou.
Exil bancale qui fait mal.

Ô Monde, j'avais mal...
L’honneur confiné dans la malle des idiots et des pervers,
Je m'accrochais à ma mélancolique vie de tristesse.
Nu comme un ver, je rampais sous ton brulant fouet.
Cent fois milles fois je me suis senti honteux.
Heureusement j'avais ce sourire de miséreux
Dont la richesse peut rendre heureux

Enfin, j'ai moins mal...
Enfin, j'ai compris. Je suis un ange ou un dieu.
La modestie m’empêche d'avouer lequel des deux.
Je choisis quand faire pleurer, quand rendre heureux.
Je peux t'aimer et je le fais.
Sur le champ de ton intelligence en berne,
Je guerroie pour toi, grand, beau et fier.

Essaye, imite moi...
Je suis l’immigré, le curieux voyageur,
L’être pluriel, le désir et l’espoir.
Je nous aime d'un amour salvateur.
Qui fera que dans nos coeurs,
Un jour, il cesse de pleuvoir.


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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Mohamed-H

Celui qui avait promis et ne tient pas ses promesses.
Celle qui a affiché ma vie personnelle à la Préfecture en me traitant de clandestin à l’accueil.
Celui qui a fait des aller-retour dans les préfectures de toutes les villes du Maroc pour que je finisse ici.
Celle qui a pleuré quand je suis parti vivre loin d’elle.
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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Mohamed-H


Celui qui avait promis et ne tient pas ses promesses.
Celle qui a affiché ma vie personnelle à la Préfecture en me traitant de clandestin à l’accueil.
Celui qui a fait des aller-retour dans les préfectures de toutes les villes du Maroc pour que je finisse ici.
Celle qui a pleuré quand je suis parti vivre loin d’elle.
Celle qui s’est occupée de moi pendant 7 ans.
Celui qui a pris une lourde responsabilité au moment où il fallait que je rentre dans le territoire européen.
Ceux qui ont fait des efforts sans cesse pour ma régularisation malgré leur vie personnelle.


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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Mohamed-A

Celle qui a fait naître une fratrie, a fait de mon absence un présent.
Celui qui nous réunissait en famille et on le considère comme coupable de nos larmes.
Celui qui est allé jusqu'à m’accompagner à l’école
Celui qui me donnait des conseils avec un silence signifiant.
Celle qui m'a élevée toute seule.
Celui qu... Lire tout

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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Mohamed-A


Celle qui a fait naître une fratrie, a fait de mon absence un présent.
Celui qui nous réunissait en famille et on le considère comme coupable de nos larmes.
Celui qui est allé jusqu'à m’accompagner à l’école
Celui qui me donnait des conseils avec un silence signifiant.
Celle qui m'a élevée toute seule.
Celui qui n’a pas connu son grand frère.
Celle qui lavait mes habits dans l’oued.
Celle qui m’a porté neuf mois.
Ceux que j’avais laissés et qui me paraissent grands sur les photos.

Et moi, venu de loin, innocent de mon avenir. Que mes parents m’ont dit à travers leurs yeux. Je voyais la mer me séparer de ma mère.
Ils m’ont envoyé dans les mains des leurs qui sont maintenant les miens. Un départ incertain vers une destination inconnue. Accueilli comme un orphelin innocent là où je suis étranger. Grand-père était là pour me montrer là ou marcher.
Conscient de ma situation, ma vie se tourne en solitude. Un avenir incertain me rend muet.
Ne pas trop espérer la lumière car je risque de l’éteindre, c’est ce qui me reste. Main dans la main pour changer les choses. Je sais que demain, le monde de nos enfants sera meilleur.

On ne refait pas les choses avec des souvenirs. J’ai le choix de partir mais ne pas revenir. Et si la distance nous sépare et que la route est longue on pourra s’envoyer des colombes, pour relier nos deux mondes.


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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Mohamed E

Celle qui m'a accueilli dans ses bras quand je suis arrivé dans ce monde avec un grand sourire.
Celle qui me nourrissait de ses propres mains et me donnait des petits biscuits avec du thé à la menthe.
Celle qui a su me donner tout l'amour dont j'ai besoin en prenant soin de moi.
Celle qui reste éveillée auprès de ma tête qua... Lire tout

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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Mohamed E


Celle qui m'a accueilli dans ses bras quand je suis arrivé dans ce monde avec un grand sourire.
Celle qui me nourrissait de ses propres mains et me donnait des petits biscuits avec du thé à la menthe.
Celle qui a su me donner tout l'amour dont j'ai besoin en prenant soin de moi.
Celle qui reste éveillée auprès de ma tête quand je suis malade, pour me donner des petits cachets à l'heure dans le noir.
Celle qui me faisait dormir avant d'aller se coucher.
Celle qui se lève tôt pour préparer à manger pour ses enfants.
Celle qui passe ses journées dans l'inquiétude en attendant ses enfants devant la porte d'entrée.
Celle qui fera tout pour le bien de ses enfants.
Celle qui m'a confié pour que je puisse avoir un avenir meilleur.
Celle qui souffre de mon absence et qui attend le jour où je pourrai lui rendre visite.
Celle qui me manque énormément.

Moi, le dernier maillon de la chaîne, je me disais que mon avenir serait mieux que celui de mes parents et de mes grand-parents.
Je me disais que j'aurais mes papiers aussi vite que mes grand-parents maternels, que j'aurais un travail fixe et pourrais aider mes parents et mes grand-parents paternels, avoir toute la liberté et voyager d'un monde à l'autre, libérer mes esprits, découvrir d'autres cultures et faire partager les miennes.
Je me dis que l'avenir me réserve de grandes surprises, des aventures à vivre, mais là où j'en suis, je ne pense pas pouvoir aller loin.
Mais malgré tout, j'avance, même si parfois c'est au ralenti


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Maillons d'ailleurs, maillons d'ici, essence d'une vie

Auteur: Identsi

Celui qui me nourrissait ou plutôt me gavait telle une oie parce que, selon lui, un enfant doit grandir et tant qu’il a faim pourquoi l’en priver ?
Celui qui me portait en équilibre dans sa main tel un pantin ou qui jouait avec moi à chacune de ses visites.
Ceux à qui je récompensais de regards noirs à chaque fois qu’ils me donna... Lire tout

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Maillons d'ailleurs, maillons d'ici, essence d'une vie

Auteur: Identsi


Celui qui me nourrissait ou plutôt me gavait telle une oie parce que, selon lui, un enfant doit grandir et tant qu’il a faim pourquoi l’en priver ?
Celui qui me portait en équilibre dans sa main tel un pantin ou qui jouait avec moi à chacune de ses visites.
Ceux à qui je récompensais de regards noirs à chaque fois qu’ils me donnaient la fessée ou me lançaient des avertissements.
Celui que j’attendais inlassablement tel un métronome pour me nourrir.
Celui qui me faisait faire le tour du propriétaire de nuit afin de me calmer : des virées nocturnes en somme.

Celle qui donna la vie à ma mère, toujours tapie dans la pénombre de sa cuisine, une case faite de briques et de tôles éclairée seulement par une lampe à pétrole et son feu de bois. Ne sortant presque jamais mais nous épiant ou dois-je dire, nous surveillant depuis son antre.
Celle qui préparait des menus différents chaque jour, à notre demande, mettant en extase nos papilles.
Celle qui accompagna mes premiers pas dans un monde de grands, inconnu : le collège.
Ceux qui nous soignaient par des remèdes ou décoctions horribles prenant à coeur notre bien-être mais ne réveillant en nous que répulsion et haine.
Celui qui m’aidait, occasionnellement, à résoudre des calculs lorsqu’il voyait mon désespoir trop grand.
Celui que je voyais immense, tellement immense qu’il me fallait basculer la tête en arrière pour le regarder. Cette sensation d’immensité se réduisant au fur et à mesure que je grandissais.
Celle qui piqua mon premier lit (berceau) dès sa venue au monde, m’arrachant des cris de colère.
Ceux qui nous contaient des histoires « effrayantes » autour d’un feu de bois, de nuit, pour mieux dormir, disaient-ils ?
Celle que j’ai pleuré longuement comprenant enfin le sens de la perte d’un être cher.

Et Moi, sur la pierre sauvage du malheur, je me demande pourquoi la mort se joue de nous.
Pourquoi n’a t-elle pas voulu de moi quand je le souhaitais lorsque cette douleur m’oppressait les entrailles m’empêchant de respirer ?
C’est simple, la mort frappe lorsqu’elle le décide. Elle va et vient à sa guise. Elle est maîtresse de notre destin.

Retrouvant le goût de la vie, je me dis que ma jeune vie a un but. Elle ne peut s’achever ainsi. Elle ne doit s’achever ainsi. De nouveaux horizons s’ouvrent à moi.

Et là, riche de mes seuls yeux tranquilles, je constate que j’ai une famille extralarge colorée, métissée, teintée de différentes cultures. Un constat s’impose à moi. Ce mélange de cultures est le fruit de voyages. Voyage qui est synonyme de découverte. Découverte d’autres cultures car il faut le dire nous ne sommes pas tous dotés de la même culture. Mais c’est dans cette différence que nous retrouvons toute la beauté du monde.
Pour autant, le voyage est également synonyme de liberté. Liberté de s’installer où on le désire.
Liberté d’aimer. Liberté de travailler. Liberté d’exister, de vivre tout simplement.


En tant que dernier maillon de la chaîne, je ne suis pas acculturée ; toute ma famille est le reflet de mon histoire, mon héritage. J’ai une identité, un nom. Je ne suis pas une inconnue sans papiers. J’ai une origine. Je ne suis nullement une déracinée.

Cette enfant que j’étais vivant dans l’insouciance, qu’est-elle devenue ?
Ai-je atteint l’âge de la sagesse ?

À différentes étapes de ma vie, je me dis que suis Noire et que je ne devrais pas vivre dans le noir, la peur, l’oppression. Dernier maillon de la chaîne, peut être, mais je me sens beaucoup plus proche de mes aïeuls car j’ai hérité d’eux une culture. Culture imprégnée en moi. Ce qui ne m’empêche pas de vivre, d’exister. J’estime avoir le droit de m’installer où je le souhaite ; d’adopter une nouvelle patrie sans oublier mes racines, sans être taxée d’indésirable, d’immigrée.

Je suis Moi et je vis avec espoir, dans l’espoir d’être libre tout simplement sans entraves.


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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Hassan

Celui ou celle qui m'avaient montré le bon chemin de vie
Celui qui m'a pris dans ses bras quand j'étais en train de pleurer
Celui qui m'avait dit ce qu'il faut faire pour construire une vie
Celle qui m'a encouragée quand je suis tombé
Celui qui m'a toujours donné de bonnes idées
Celle qui m'a ouvert les portes ... Lire tout

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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Hassan


Celui ou celle qui m'avaient montré le bon chemin de vie
Celui qui m'a pris dans ses bras quand j'étais en train de pleurer
Celui qui m'avait dit ce qu'il faut faire pour construire une vie
Celle qui m'a encouragée quand je suis tombé
Celui qui m'a toujours donné de bonnes idées
Celle qui m'a ouvert les portes quand je les ai trouvées fermées
Celui qui pense à moi devant et derrière mes pensées
Celle qui m'a toujours aimée depuis mon enfance jusqu'à ma majorité et qui m'a donné la vie
Celle qui veut construire sa vie auprès de ma présence et dit que la vie continue
Celle qui avec ses paroles me fait avancer dans ma vie
Celle qui a beaucoup souffert pour me voir le meilleur dans ses yeux.

Et moi, j'arrive où je suis étranger
Je me trouve en danger. Sans papiers
Alors j'ai constaté qu'il faut changer plein de choses: la culture, la nature, le langage
Se faire un avenir même si ce n'est que dans les rêves
Parce que, si tu es considéré comme étranger et surtout sans papiers, tu ne pourras jamais avancer.
Les gens veulent savoir quelle est ta nature, ton origine, d'où tu viens mais le problème, c'est que tu ne peux, ni retourner d'où tu viens, ni rester là où tu es.
Même dans ton pays d'origine tu n'es plus le bienvenu.
Enfin, pour les vacances, pas plus
Une question, qu'est-ce qu'il faut faire dans une situation comme ça ?

Pour moi, la seule solution, c'est d'avoir ses papiers.


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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Ali

Celui qui était prêt à venir dans ce monde, à la rencontre d'une famille nombreuse, le plus beau cadeau qui soit.
Ceux qui habitent le plus beau paysage, très loin de la ville et les oiseaux ne font que chanter sur les toits.
Celle qui m'a accueilli, la première personne que j'ai vue, quand j'ai ouvert les yeux.
Ceux avec qu... Lire tout

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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Ali


Celui qui était prêt à venir dans ce monde, à la rencontre d'une famille nombreuse, le plus beau cadeau qui soit.
Ceux qui habitent le plus beau paysage, très loin de la ville et les oiseaux ne font que chanter sur les toits.
Celle qui m'a accueilli, la première personne que j'ai vue, quand j'ai ouvert les yeux.
Ceux avec qui j'ai partagé, mangé les plus beaux repas et qui me faisaient rire, ils passaient leur temps à se moquer des autres.

Et moi, dernier maillon de la chaîne, je me dis que je fais partie d'une famille où tous les grands-parents sont morts centenaires avant ma naissance.
C'est une grande déception car j'aurais aimé les connaître, pouvoir partager, faire la fête et organiser des mariages, et même entendre leurs voix.

Je suis arrivé trop tard pour connaître leur regard...


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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Abdelhakim

Celui qui a été là pendant que je galérais.
Celle qui m’a fait ouvrir les yeux, qui me donne de bons conseils.
Ceux qui m’ont aidé à avoir mes papiers, qui m’ont toujours accompagné là où je suis allé.
Celle qui a pleuré quand j’ai été arrêté par les flics.
Celle qui a pleuré quand j’ai été menotté par les flics au tr... Lire tout

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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Abdelhakim


Celui qui a été là pendant que je galérais.
Celle qui m’a fait ouvrir les yeux, qui me donne de bons conseils.
Ceux qui m’ont aidé à avoir mes papiers, qui m’ont toujours accompagné là où je suis allé.
Celle qui a pleuré quand j’ai été arrêté par les flics.
Celle qui a pleuré quand j’ai été menotté par les flics au tribunal.
Celui qui a toujours subvenu à mes besoins.
Celle qui faisait tout pour qu’on soit les plus heureux du monde.
Celui qui a construit la maison pour qu’on soit à l’abri et au chaud.
Celle qui a pleuré quand je l’ai quittée pour venir en France.
Celle qui me fait sourire quand il y a un truc qui va pas.


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Co

Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Nicole

Celui qui se tient toujours droit, le chignon bien haut, le regard froid marque son chemin avec des épingles à cheveux quand vient l'angoisse du soir.
Celui qui voyage immobile allongé sur sa carriole en bois rit au chemin des Lavandes.
Celui qui s'est trompé de voie joue de la mandoline sous le feu du peloton.
Celui qui porte ... Lire tout

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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Nicole


Celui qui se tient toujours droit, le chignon bien haut, le regard froid marque son chemin avec des épingles à cheveux quand vient l'angoisse du soir.
Celui qui voyage immobile allongé sur sa carriole en bois rit au chemin des Lavandes.
Celui qui s'est trompé de voie joue de la mandoline sous le feu du peloton.
Celui qui porte une cape dans la neige pour cacher la honte de l'Histoire.
Celui qui lit dans le jardin des anciens pour calmer sa colère.

Et moi, maillon déformé de la chaîne, cherche à consoler de la peine que j'ai causée, me travestis, disparais pour me faire aimer.
J'avance malgré tout, je vieillis, je transmets, je m'autorise à exister, toujours avec ce sentiment que je viens d'arriver, que la vie ne cesse de commencer et de s'effacer.

De nouveaux chemins sont à choisir, à tracer avec les épingles récoltées du passé.


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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Marie-Claude

Celui qui sait, qui raconte assis sous le vieux cerisier, dans sa chaise longue, les après-midi d’été.
Celui dont les cheveux blancs, le doux sourire bercent mon enfance d’histoires de fées, de diables et de sorcières.
Celui qui patiemment avec tendresse me fait déchiffrer des lettres et m’apprend la magie des mots.
Celui qui n... Lire tout

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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Marie-Claude


Celui qui sait, qui raconte assis sous le vieux cerisier, dans sa chaise longue, les après-midi d’été.
Celui dont les cheveux blancs, le doux sourire bercent mon enfance d’histoires de fées, de diables et de sorcières.
Celui qui patiemment avec tendresse me fait déchiffrer des lettres et m’apprend la magie des mots.
Celui qui n’a pas eu le temps de lire les miens sur ma dernière carte postale.
Celui dont le facteur ne sait pas qu’il est passé trop tard.
Celle tout de noir vêtue, son petit chignon blanc et ses vieilles mains usées qui cousent.
Celle dont toute la vie se lit sur les rides de son visage.
Celle qui ne regarde jamais en arrière et ne parle jamais de ses morts.
Celle qui donne de l’amour et de la tendresse comme on distribue en cachette des bonbons sortis de la poche de la blouse grise.
Celle qui rit, celle qui pleure dont les yeux jaunes pétillent et m’attirent.
Celle dont je veux devenir l’amie.
Celle qui m’apprend la vie, les fous rires et les secrets.
Celle qui hante encore mes rêves d’adolescente.
Celle qui part trop tôt, dans un grand fracas au détour d’une rue.

Et moi, du fond du temps, ici et ailleurs, je sais que j’ai la chance de vivre des heures claires.
Je ne suis pas un chat sans terre, ni illégal, ni marginal.
Je n’ai pas connu la souffrance, la peur, la solitude du clandestin, les minutes obscures, la violence policière, les menottes, le centre de rétention, le charter au petit matin.
Mais toi, mon voisin, mon frère, ma sœur, on n’a pas la même culture mais on fait partie du même monde.
On marche ensemble sur le même chemin. On rit, on chante, on se soutient.
On avance vers de nouvelles épousailles pleines de couleurs et de violente tendresse.
Et je sais, oui je sais, que demain sera bien.


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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Gianna

Celui qui dans les champs laboure, laboure, en pensant à cette lettre que, tôt ou tard, inévitablement, il devra écrire.
Celui qui, à un instant donné, n’a pas su aux côtés de qui il était prisonnier.
Celui qui nous racontait cette histoire, notre histoire, et bien d’autres histoires, avec l’envie de transmettre, et qui écrivait régu... Lire tout

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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Gianna


Celui qui dans les champs laboure, laboure, en pensant à cette lettre que, tôt ou tard, inévitablement, il devra écrire.
Celui qui, à un instant donné, n’a pas su aux côtés de qui il était prisonnier.
Celui qui nous racontait cette histoire, notre histoire, et bien d’autres histoires, avec l’envie de transmettre, et qui écrivait régulièrement, sur son ordinateur, cette histoire, assis derrière son bureau ou sous le hangar, nous contant parfois, l’histoire du plus célèbre lapin, le dénommé Jeannot.
Celui qui restaure des plafonds, nostalgique de son pays.
Celle qui rit si fort, au point de réveiller un amphi.
Celui qui en revint, par la suite décoré, mais pour quels faits ?
Celle qui stressée, énervée, cherche des papiers, dont l’importance m’échappe alors, moi, si jeune, qui ne comprends pas encore.
Celle qui chaque fois venait nous voir danser, au premier rang toujours assise, c’est sûr, on ne pouvait pas la rater !
Celui qui jouait de l’accordéon, jusque tard le soir, pour les faire danser, alors que nous, nées plus tard, n’avons jamais pu l’écouter jouer.

Et moi, dernier maillon de la chaîne, je ressens ce besoin. Savoir d’où je viens, pour comprendre où je vais. J’aurais pu être ce plâtrier, mon arrière grand-père qui, arrivé en France dans l’espoir d’une vie meilleure, aura connu une dure vie de labeur.
Mais dernier maillon de la chaîne, je me dis que j’aurais pu être Elle, m’interroger sur l’opportunité d’un recours devant le tribunal administratif ou bien connaître les locaux de la préfecture à force d’y aller.

Dernier maillon de la chaîne, je prendrai peut être un jour les voies de l’exil, je partagerai peut être les doutes, les espoirs, les envies qu’il a connu et qu’elle connaît aujourd’hui, elle qui rend si concret le sens des mots « immigration », « intégration ». Parce que l’immigration est à la fois passé, présent, et peut-être futur, je n’aurai peut être pas le choix ou je ferai peut être ce choix.

Dernier maillon d’une chaîne qui parait finalement beaucoup plus proche.


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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Emma

Celui qui dans un train m'a demandé mon prénom et m'a simplement dit de vivre.
Celle qui me raconte des histoires pas toujours gaies, pas toujours sombres, mais toujours passionnantes.
Ceux qui, pendant des jours, passés bien trop vite, nous ont offert le soleil vaudou.
Celui qui, avec le peu de voix qu'on lui avait laissé, m'a... Lire tout

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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Emma


Celui qui dans un train m'a demandé mon prénom et m'a simplement dit de vivre.
Celle qui me raconte des histoires pas toujours gaies, pas toujours sombres, mais toujours passionnantes.
Ceux qui, pendant des jours, passés bien trop vite, nous ont offert le soleil vaudou.
Celui qui, avec le peu de voix qu'on lui avait laissé, m'a appris que la vie n'était pas un long fleuve tranquille.
Celui qui, à travers des flots de paroles, m'a transmis, les yeux heureux, quelques bribes de ses longs voyages.
Celle qui, dans mes bras, a laissé couler ses larmes une unique fois.

Et moi, je ne sais pas vraiment qui je suis, mais le plus important c’est où nous irons.
Aller là où bon me semble, là où les gens ont les bras ouverts, aller sans frontières et en être fier demain comme hier.
Tel un mélange d’épices : impossible à trier, toutes singulières, harmonie de couleurs et d’odeurs. Peut-être trop naïve mais j’y crois à ce monde pain d’épices.


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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Elisabeth

Celui qui creuse des sillons où il fait grandir ses certitudes, et qui reste solidement enraciné, convaincu de l’existence de l’arbre.
Ceux qui ont réveillé la vie au fond de la plus sombre des cavernes, pour faire grandir le premier cri du monde.
Celle qui s’est retournée en chemin sans jamais vouloir connaître la pierre qui la fait... Lire tout

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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Elisabeth


Celui qui creuse des sillons où il fait grandir ses certitudes, et qui reste solidement enraciné, convaincu de l’existence de l’arbre.
Ceux qui ont réveillé la vie au fond de la plus sombre des cavernes, pour faire grandir le premier cri du monde.
Celle qui s’est retournée en chemin sans jamais vouloir connaître la pierre qui la fait tomber.
Celle qui prépare le couscous assise par terre, accompagnant ses mouvements d’un chant souple, des feuilles de menthe glissées sous le foulard qui entoure sa tête.

Et moi, un des maillons d’une chaîne fragile, je garde la main tendue vers les enfants de mes enfants pour semer avec eux dans leur jardin, les fleurs de demain.
Je me dis qu’être, c’est partager le pain et les olives, pétrir la pâte de la vie et la rage féroce qui vit en elle, respirer les jours qui précèdent et ne pas mesurer ce qui reste.
Et je rêve de partir emportée par un vent fou qui pulvériserait les angoisses et les désirs sur la terre précaire, avide de lumières.


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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Coline

Celui qui grandit dans la chaleur d'un sein nourricier. Loin du monde des adultes perdu.
Celui qui par l'amour d'une maman est partout/jamais nulle part/toujours.
Celui qui dans cet instant suspendu ne connaît ni la peur, ni la solitude.
Celui qui sans le savoir voit passer les nuages et voit passer sa vie.
Celui qui par ... Lire tout

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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Coline


Celui qui grandit dans la chaleur d'un sein nourricier. Loin du monde des adultes perdu.
Celui qui par l'amour d'une maman est partout/jamais nulle part/toujours.
Celui qui dans cet instant suspendu ne connaît ni la peur, ni la solitude.
Celui qui sans le savoir voit passer les nuages et voit passer sa vie.
Celui qui par l'attente, a perdu l'illusion et la foi.
Celui qui, assis dans l'herbe, regarde les étoiles et se demande si sa place est ici.
Celui qui sait que la survie devient la vie par le lien.
Celui qui par le rire d'un enfant, le chant d'un oiseau et la caresse du vent sur sa peau, retrouve la rage et le courage du combat.
Celui qui aime la poésie.

Et moi je sais, oui je sais que dans l'espoir d'être libre, demain sera bien.
Venez mes frères, allons danser main dans la main.
Le cœur rempli de lumière, venez mes frères, retrouvons notre chemin, allons danser auprès des étoiles.


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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Claudine

Celui qui se levait tôt pour aller à l’usine, et qui, malgré sa fatigue, savait toujours être présent et à l’écoute de l’autre, trouver aussi la force de lutter pour un monde meilleur.
Celle qui a su durant toute sa vie accompagner ses enfants, ses petits enfants et être disponible pour les amis et tous les autres.
Celui qui malgré s... Lire tout

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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Claudine


Celui qui se levait tôt pour aller à l’usine, et qui, malgré sa fatigue, savait toujours être présent et à l’écoute de l’autre, trouver aussi la force de lutter pour un monde meilleur.
Celle qui a su durant toute sa vie accompagner ses enfants, ses petits enfants et être disponible pour les amis et tous les autres.
Celui qui malgré son âge était de tous les combats et nous invitait à nous indigner.
Celui qui, alors que nous étions un peu perdus sur cette terre étrangère, nous a offert son hospitalité et sa confiance.

Moi qui ai eu la chance de grandir au milieu de tant d’amour et de bonheur, moi à qui l’on a appris à partager le pain et l’amitié.
Moi à qui l’on a appris qu’il faut toujours se battre pour un monde meilleur.
Moi qui ai fait miennes toutes ces choses qui rendent la vie plus belle, alors moi, oui, j’espère et je sais que demain sera bien.


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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Caroline

Celui qui avait fait la guerre des tranchées et, assis au coin de la fenêtre, nous regardait, nous, enfants d’un autre âge, avec ses yeux mélancoliques et malicieux, tortillant entre ses doigts jaunis par le petit gris sa moustache d'ancêtre.
Celle qui tricotait et ravaudait des chaussettes de grosse laine, celle qui savourait le bonheur d... Lire tout

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Si tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

Auteur: Caroline


Celui qui avait fait la guerre des tranchées et, assis au coin de la fenêtre, nous regardait, nous, enfants d’un autre âge, avec ses yeux mélancoliques et malicieux, tortillant entre ses doigts jaunis par le petit gris sa moustache d'ancêtre.
Celle qui tricotait et ravaudait des chaussettes de grosse laine, celle qui savourait le bonheur du grand air sur l’herbe sèche des Causses, celle qui, parmi toutes les fleurs, préférait les grands chardons violets.
Celle qui s'est enfuie de Hollande.
Et elle, l'amoureuse aux traits de jeune fille, morte à trente ans de tuberculose et d’épuisement, laissant ses 5 enfants à jamais inconsolables.
Celle qui se confond avec la marâtre des contes, celle qui a chassé les pauvres petits Poucets de la maison, parce que c'est eux ou moi, et lui qui a laissé faire.
Et celles-là avec leur cornette sur la tête, qui méprisaient et humiliaient les orphelines sans trousseau, ces figures mauvaises qui me terrorisaient de loin toute mon enfance.
Celui qui a vu s'écrouler son idéal dans le grand vent de l'histoire et s’est donné pour mission de raconter le temps qui fuit, de retenir les gouttes qui s’échappent de nos mains, les petites choses qui ne sont plus, de nous rendre éternels.
Celle qui nous frictionnait à l’eau de lavande quand nous rentrions trempées par l’orage et c’était de l’affection pure, celle qui cousait en cachette des habits pour nos poupées, celle qui n'a jamais pu parler de son enfance sans se mettre à pleurer.
Celui qui se moquait de nous et nous pinçait très fort le dessus de la main, et ça faisait mal, mais on riait pour faire les fières !.
Celle qui m’envoyait par la poste, de grands cartons pleins d’échantillons de batik, parce qu’elle travaillait dans l’import-export, et quelle joie c’était de fouiller et farfouiller dans cette boîte à trésors.
Celle qui, dans son village de Lozère, accueillit à cœur ouvert les réfugiés russes, espagnols fuyant la guerre civile, portugais échappés à la misère.

Et moi, héritière incertaine de vos joies et de vos malheurs.
Je navigue à grand peine dans les remous de vos rivières fragiles.
Je suis ce paysan, les pieds ancrés dans la terre sèche des Causses.
Je suis cette ouvrière écorchée de la semaine sanglante.
Je suis aussi Nazeleh, Djelali et Bouba.
Ulysse aux mille tours, aux pieds légers, aux yeux fertiles.
J'ai fui les sources asséchées, les grenades flétries.
Je suis les grandes houles qui balaient les terres hostiles.
Étrangère sur toutes les grèves de ce monde.
Je me nourris des fruits de vos voyages.
Je regrette la fraîcheur des sources.
Je désire la force fertile des grands vents.


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