Journal de bord


Jour 1

Après une longue route avec nos adorables parrains et maraines, nous arrivons au port de Sète.
La ville est bondée, la circulation vers le quai se fait exclusivement en navette maritime.
Il y a beaucoup de touristes, et nous nous sentons tout comme.

Certains d'entre nous, dont moi, allons pour la première fois monter sur un bateau et nous ignorons si nous aurons le mal de mer.
Parmis tout les bateaux qui friment sur le quai, le notre nous attends. Le Bel Espoir, un bateau à belle histoire.
J'ai vu des photos et des reportages où il apparaîssait. Je le sais, beau, grand et rutilant.

Sur le premier quai que nous croisons, un bateau semble voler d'avance la vedette à tout les autres voiliers présents dans la ville.
Le "Kruzenshtern", un quatre mât Russe, bati en 1926, long de 115 mètres, large de 14 mètres et haut de 51 mètres, avec 3.4 km² de voilure, il peut arborer 35 voiles dont 18 carrés.
Presque mythique, Kruzenshtern est le plus grand voilier traditionel encore en activité dans le monde.

Si le "Bel Espoir n'a qu'un mât de moins que lui, alors il doit quand même être assez impressionant. Alors je lève les yeux, à la recherche d'un mât qui dépasserait ces autres petits bateaux.

On avance, les voiliers sont de plus en plus petits et toujours pas de Bel Espoir en vue.
Puis, Marie Claude en tête de marche, s'arrête devant un vieux rafiot. Il n'a été ni lavé ni ciré comme les autres voiliers.
Dans cette exposition de vaisseaux, il est comme Tom Sawyer à une reception de Mark Zuckerberg.

Bel Espoir II ressemble à un bateau tout droit sortit de l'âge d'or de la piraterie. Je me demande à quoi ressemble le capitaine.
S'il avait une grosse barbe, une épée dans une main et une bouteille d'alcool dans l'autre, je ne serais pas surpris.
Plus on attend que quelqu'un vienne nous faire monter, plus mon imagination s'emballe.
Il y a peut être des canons à bord, les matelots seront peut être habillés comme des pirates. Oui c'est sûr.
Le capitaine porte peut être un crochet, un cache oeil... Je veux tellement monter maintenant.

Alors qu'on attend devant le bateau, de plus en plus de monde vient l'admirer. Beaucoup veulent monter mais les visites sont interdites.
Les autres jeunes et moi finissons par y monter avec toutes nos affaires. Quelle chance.

Maintenant que nous sommes à bord, même les Settois sur le quai ressemblent à des touristes avec leurs appareils photos, et les yeux pleins d'envie.

Mathieu, le neveu de l'homme à l'origine de ce bateau construit en 1940 nous accueille très gentiment et nous présente au reste de l'équipage.
Tant pis, aucun pirate n'est à bord. Yann le capitaine est quelqu'un de très calme, gentil et souriant sans extravagance.
Très vite on nous installe et nous présente nos chambres. On nous donne des conseils pour bien vivre dans un voilier.
On nous demande de participer aux differentes corvées et nous acceptons tous avec plaisir.

En attendant que les corvées commencent, je joue de la guitare et Sali m'accompagne aux percussions.
Très vite on nous encourage à jouer plus fort pour tout le monde
Bientôt, les touristes s'arrêtent pour nous écouter et regarder les filles danser.

L'ambiance est chaleureuse et la fête de la ville s'invite sur les voiliers.
C'est ainsi que des musiciens montent sur le pont et commencent à jouer, puis, on joue avec eux, on danse avec eux et on chante tous ensemble.

Le soir venu, on mange ensemble et apprenons qu'à cause de la météo, nous ne pourrons pas quitter le port avant deux jours.
Alors, certains quittent le bateau pour visiter la ville.
Moi je préfère rester à bord et je joue de la guitare sous les étoiles.

Jour 2

Cette journée sera dédiée aux ateliers de matelotage, c'est à dire que nous allons profiter du fait qu'on ne puisse pas bouger pour restaurer un peu notre bateau.
Je grimpe sans hésiter sur les mâts, je fais volontiers le ménage.
Je commence à faire plus ample connaissance avec les autres passagers. Notamment avec Pierre, charpentier de la marine en bretagne; Marie, belle sportive d'Aix en Provence; Quentin, jeune membre d'équipage en stage...
Nous travaillons ensemble toute la journée car il y a rarement rien à faire.

Demain nous pourrons finalement quitter le port et prendre le large. Il faudra se réveiller tôt.

Jour 3

Le matin, après le petit déjeuner, on se prépare à partir. L'air est frais, le port est silencieux.
Le bateau quitte lentement le port et on lève les voiles en suivant les consignes des membres d'équipage expérimentés.
Quelques heures plus tard, nous sommes déjà en grande mer. Le soleil brille et la mer est très calme.
Elle est tellement calme que Yann blague "Il va falloir souffler dans les voiles pour avancer."

On passe ainsi un après midi tranquille en nous dirigeant vers La Siota afin d'y faire escale.

Jour 4

Après avoir battu Ryan aux dames plusieurs fois, le matin a fini par se lever. Et ce quatrième jour promet d'être bien couvert.
Caroline de France 3, son caméraman et une stagière nous rejoignent pour faire un reportage sur nous.
Leila et Maria sont les plus motivées pour parler à la télé.

Avec le vent, le voilier prend de la vitesse et tangue de plus en plus.
Ceux qui jusque là n'avaient pas eu le mal de mer commencent à se sentir mal et évitent de manger.

C'est très dur pour l'équipage de France 3 de faire leur reportage dans ces conditions, d'autant plus que nous sommes tous occupés à manoeuvrer le bateau.

De midi à 18h une grosse bise a secoué le bateau et a fait beaucoup de malades.
France 3 s'en va après m'avoir interviewé une dernière fois anonymement.

Nous pourrions arriver à destination aujourd'hui mais nous demandons à l'équipage de ralentir un peu pour profiter encore du bateau.
Compréhensifs, ils acceptent.

Je fais quelques parties de dames avec Ryan et il finit par me battre.

Jour 5

Nous arrivons à Marseille et il est temps de se quitter.
Beaucoup comme moi decident de revenir un jour sur le bateau sinon à son port d'ammarage en Bretagne.
On remercie mille fois l'équipage du Bel Espoir de nous avoir accueilli et d'avoir été si gentil.

Avec nos anges gardiens, nous rentrons à Montpellier le coeur encore à la mer.

Fin

J'ai l'intention de revoir toutes ces personnes un jour afin de partager de nouvelles aventures

Luca