- LE 20 NOVEMBRE,JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DE L’ENFANT, MARCHONS POUR UN DROIT FONDAMENTAL : LE DROIT À UN TOIT!

RESF34, membre d’Un toit un avenir, relaie l’appel du collectif :
À Montpellier, la mobilisation victorieuse pour les familles qui dormaient sur la parvis de la mairie l’a montré : quand on se lève ensemble, on gagne.
Mais combien d’enfants dorment encore dehors, dans des voitures, des tentes ou des gymnases?
Pas de droit à la santé sans toit. Pas de droit à l’éducation sans toit. Pas de protection sans toit. Pas d’avenir sans toit.
Le 20 novembre, à 18h sur la place de la Comédie, retrouvons- nous pour une grande marche lumineuse, musicale et
déterminée jusqu’à la Préfecture.
Une marche pour rappeler à l’État ses obligations: loger chaque enfant, chaque famille, chaque être humain.
Parce qu’un toit, ce n’est pas un luxe – c’est le point de départ de tous les autres droits.
Venez avec vos lampions, vos clochettes, vos tambours, vos voix et vos colères !
Ensemble, faisons briller la lumière de la dignité et de la solidarité dans les rues de Montpellier.
Un Toit, Un Avenir pour que plus aucun enfant ne dorme dehors. - Sortie RESF 34 sur le Bel Espoir 2 du 28 au 30 octobre 2025

Le « Bel Espoir », majestueuse goélette à trois mâts de l’AJD, après avoir sillonné pendant 8 mois la Méditerranée, portant d’une rive à l’autre, d’un port à l’autre, le message « la paix est notre avenir », faisait escale à Marseille avant de rejoindre son port d’attache breton de l’Aber Wrac’h : nous avons saisi cette opportunité pour faire participer des jeunes exilé.e.s, dont nous accompagnons l’insertion en France, à une sortie en mer sur 3 jours et 2 nuits. Autant cette sortie a été difficile à organiser dans l’ambiance actuelle où certains installent la peur et l’insécurité pour les exilés, autant son déroulement a été un véritable sans faute.

Plusieurs de ces jeunes sont arrivés en France suite à un parcours difficile comportant une périlleuse traversée de la mer. Ils en ont gardé un traumatisme persistant, souvent non exprimé. Vivant à Montpellier, en bord de Méditerranée, ils ont besoin de se réconcilier avec la mer, de percevoir ce qu’elle peut leur apporter de positif : une aventure partagée entre eux et avec l’équipage et les autres passagers d’origine variée : c’est la thérapie de la vie à bord du Bel Espoir.

Quelques impressions et souvenirs :
« J’ai pu me détendre profiter du groupe et créer de beaux souvenirs
C’était une sortie enrichissante qui m’a permis de voir de nouvelles choses et de changer d’air. » (Ardian)
« Ce fut une expérience inoubliable, riche en découvertes, en partages et en émotions.
Entre la beauté de Marseille, les paysages d’Hyères et la vie sur le bateau, j’ai vécu des moments uniques. J’ai rencontré des personnes formidables, pleines de gentillesse et de bienveillance.
Nous avons partagé de bons repas, de beaux sourires, deux magnifiques journées et des nuits paisibles bercées par la mer. » (Emmanuel)

« Ce fut une belle aventure qui m’a permis de rencontrer des personnes formidables et de découvrir, même un tout petit peu, le travail des gens de la mer qui est loin d’être un métier de tout repos. » (Maya)
« Une bonne ambiance, où l’équipage et les passagers se mélangent grâce à des repas pris ensemble, matin, midi, et le soir des activités partagées, ou simplement l’attitude très ouverte de l’équipe du bateau.
Malgré les difficultés et les obstacles rencontrés, symbolisés par les vagues, l’équipage a toujours pris soin de ses passagers comme il faut. » (Moustapha)

Naviguer sur le Bel Espoir c’est non seulement s’affronter collectivement à la mer, tantôt calme et pacifique, tantôt furieuse et redoutable. Au cours de cette sortie nous avons expérimenté les deux, à la voile et au moteur. Sur les bateaux de l’AJD tout le monde, équipage et passagers est à la même enseigne. Les jeunes ont pu participer à la manœuvre, par exemple en aidant à hisser les voiles, ainsi qu’à la préparation des repas ou à faire la vaisselle. Le bateau est un espace clos et ceux qui s’y trouvent sont soumis aux réactions du bateau, aux humeurs de la mer. Tout y est partagé, toutes et tous y sont solidaires.
Le temps de cette sortie, la vie à bord du Bel Espoir a pu incarner cette vie meilleure pour laquelle ils ont été amenés à quitter leur pays en quête d’un autre cadre où étudier, travailler, s’épanouir, et mener une vie digne.
- Nous avons besoin de vous pour boucler notre budget 2026 !

Comme tous les ans, nous faisons appel à votre générosité pour nous aider à accomplir nos missions. Ces missions, elles n’ont pas changé. Il s’agit toujours d’accompagner des jeunes, en familles ou non, dans leur processus de régularisation (frais administratifs, frais d’avocats) et d’intégration (frais liés à la scolarité, activités,…), mais aussi d’apporter une aide matérielle à celles et ceux qui sont sans ressource (hébergement, hygiène,…).
Ce qui a changé, c’est le contexte. Les conditions de régularisation deviennent de plus en plus contraignantes quand elles ne sont pas ubuesques, et les recours à des avocats sont de plus en plus fréquents. On constate de plus en plus de cas où le système créée de l’irrégularité : les renouvellements prennent trop de temps, les gens perdent le travail lié à leur titre, et ils ne peuvent plus obtenir de titre puisqu’ils n’ont plus de travail. Entretemps, privés de ressources, leur précarité s’accroit encore plus. Les discussions autour du budget laissent également craindre une nouvelle offensive contre les étudiant.e.s étranger : fin des APL, augmentation du droit de timbre, pression sur les universités pour que toutes appliquent la multiplication par 16 des frais de scolarité.Parallèlement, nos ressources diminuent : en 2025 la (maigre) subvention que le département nous accordait ne nous a pas été versée, et comme prévu, la Fondation pour le Logement qui nous offrait des tickets restaurants que nous redistribuions met fin à cette action.
Il nous manque donc 8500 € pour que notre budget 2026 nous permette de faire ce que nous avons prévu, et notamment parer aux situations d’urgence auxquelles nous ne manquerons malheureusement pas d’être confrontés. Pour cela nous avons besoin de vos dons, qui sont déductibles de vos impôts. Notre association étant reconnue d’intérêt général, vous recevrez un reçu fiscal d’ici la fin de l’année.
La campagne est ouverte sur HelloAsso jusqu’à la fin de l’année civile. N’hésitez pas à faire circuler ce lien sur vos réseaux.
Nous savons que nous pouvons compter sur vous et sur votre humanité. Merci.
- Un parcours semé d’embûches pour Jean

Jean a été mis à l’abri par l’Aide Sociale à l’Enfance à son arrivée à Montpellier en janvier 2018, il avait alors 14 ans et 8 mois. Sur les conseils de copains dans la même situation, il a refusé de faire des tests osseux de peur d’être incarcéré. Il a alors été mis à la porte du foyer le 28 août 2018. Il venait d’avoir 15 ans.
A la rue, Jean est venu frapper à la porte de RESF à la fin d’une permanence en octobre 2018. Nous l’avons mis à l’abri dans une petite chambrette et avons réussi à le scolariser et à l’inscrire en CAP carrosserie. Nous l’avons accompagné pour qu’il obtienne ses papiers d’identité. C’était bien un mineur non accompagné, son passeport et sa carte consulaire en attestaient.
RESF a pu, au vu de ces nouveaux éléments, le faire réintégrer dans les services de l’ASE en 2019. Le Conseil Départemental a en effet considéré au vu de ses papiers qu’il était mineur et lui a fait bénéficier alors des mesures pleines et entières de la protection de l’enfance.
C’est également le Conseil Départemental qui l’a inscrit au lycée lors de la rentrée 2019.
Jean devait ainsi en septembre 2019 démarrer un apprentissage pour terminer sa deuxième année de CAP et il avait trouvé lui-même un employeur. Lorsque l’éducateur en charge de son suivi s’est penché sur son dossier, il s’est aperçu qu’il n’y avait toujours pas d’ordonnance de placement provisoire. La demande faite auprès du procureur avait été classée sans suite.
Jean a alors été convoqué le 28 octobre 2019 au Département qui lui a signifié la fin de sa mise à l’abri. La présomption de minorité n’a pas été pris en compte même au regard des documents fournis (carte consulaire et passeport). A aucun moment pourtant ses documents n’ont été remis en cause par l’administration qui n’a pas apporté la preuve qu’ils étaient falsifiés ou non conformes.
Jean a poursuivi sa scolarité au lycée Pierre Mendes France. Ses bons résultats scolaires et sa réussite à son CAP carrosserie ont décidé ses professeurs de le présenter pour un Bac professionnel en carrosserie. Durant toute cette période d’octobre 2019 à 2021, nous l’avons hébergé et aidé financièrement pour se nourrir et se vêtir.
A RESF, nous l’avons également aidé à rencontrer une avocate qui a fait un référé pour demander sa réintégration à l’ASE auprès du juge des enfants. La juge des enfants a demandé sa réintégration à l’ASE au printemps 2021. Le conseil départemental ne s’est même pas présenté à l’audience ce jour-là.
Il a pu terminer avec succès son Bac pro dans des conditions de vie plus sécure. A 18 ans, Jean a obtenu un contrat jeune majeur et nous l’avons aidé à monter son dossier et à le déposer à la préfecture (les éducateurs n’ayant pas eu le temps de l’aider dans ces démarches …).
Ce n’était pas gagné car le fait qu’il ait refusé les tests osseux le poursuivait toujours. La préfecture a émis un avis défavorable et son dossier a bien failli passer à la trappe. Grace à nos réunions semestrielles à la préfecture nous avons pu défendre son dossier afin qu’il obtienne un titre travailleur temporaire car il avait trouvé un contrat d’apprentissage pour faire un CAP peinture pour compléter ainsi sa formation de carrossier. Nous l’avons obtenu.
Il a 22 ans aujourd’hui et il est sorti le 13 mars 2024 de l’ASE. Il a un CDI dans son métier de carrossier-peintre et a trouvé un studio à louer. Jean a un titre de séjour salarié.
Un parcours semé d’embuches mais Jean a tenu bon et nous avons toujours cru à ses capacités de réussite.
- Cours de français et soutien scolaire pour jeunes allophones

Organisés par l’association RESF, en collaboration avec MTMSI Espace Culturel Martin Luther King – 27 boulevard Louis Blanc, 34000 Montpellier Tous les samedis de 10h à 11h30Chaque samedi matin, les portes de l’Espace Culturel Martin Luther King s’ouvrent à de jeunes apprenants venus de différents horizons. Dans une ambiance simple et bienveillante, l’association RESF, en collaboration avec MTMSI, y propose des cours de français et des séances de soutien scolaire spécialement destinés aux jeunes allophones, c’est-à-dire à celles et ceux dont le français n’est pas la langue maternelle.
Ces rencontres hebdomadaires ne sont pas de simples cours. Elles sont avant tout des espaces de confiance, de découverte et de partage, où la langue devient un pont entre les cultures, un outil d’émancipation et un moyen de se sentir pleinement acteur de sa vie en France.
Les bénévoles, attentifs et passionnés, accompagnent chaque jeune selon son niveau et ses besoins. Ensemble, ils travaillent la grammaire, le vocabulaire, la compréhension orale et écrite, mais aussi la lecture et les devoirs scolaires.
Au-delà de l’apprentissage linguistique, ces moments visent à redonner confiance à des jeunes souvent en pleine période d’adaptation. Ici, chacun trouve un regard bienveillant, une oreille attentive, et la certitude qu’il peut progresser à son rythme, sans jugement.
Pour RESF et MTMSI, cet engagement commun s’inscrit dans une démarche de solidarité, d’inclusion et d’humanité. Offrir à un jeune la possibilité de mieux comprendre et de mieux s’exprimer en français, c’est lui ouvrir les portes de la réussite scolaire, mais aussi celles de la participation à la vie collective.
Ainsi, chaque samedi matin, au 27 boulevard Louis Blanc à Montpellier, se tisse patiemment un lien entre les mots, les visages et les cultures — un lien fait de respect, d’écoute et d’espérance.
- L’accompagnement en préfecture

Il se lève à 6h, un peu plus tôt qu’à l’accoutumée. Hier il fallait bloquer la France. Sans trop de succès. Aujourd’hui il va s’employer à débloquer la situation de M. qui lui a demandé de l’accompagner en préfecture. Il gare sa voiture en zone orange, sans payer le parking gratuit jusqu’à 9h. Pourra-t-il être de retour avant 9h ?
Il longe les rails de la ligne 1 du tram puis passe devant le porche de la cathédrale : un SDF dort caché sous une couverture noire sous la garde d’un berger allemand aux aguets. À gauche une plaque marque le souvenir de la mort en déportation à Dachau d’un jeune homme de 34 ans suivie d’une autre à la mémoire de Maria Louisa Lioure Rolland , « Félibresse e Pouetessa », disparue en l’an 2000 à 97 ans. Il presse le pas dans la montée et arrive, essoufflé mais à l’heure, devant la préfecture. Prévoyant, il avait imprimé la convocation de M., ce qui lui permet de passer sans encombre le contrôle d’entrée.Il retrouve M. dans le hall de la préfecture, tendu, mais soulagé de le voir. Ensemble, ils attendent devant le guichet désigné par l’agent d’accueil que les agents de guichet se mettent en place. Une jeune fille passe en premier et s’en va satisfaite, en brandissant son récépissé.
C’est maintenant le tour de M. qui tend les papiers qui lui étaient demandés, demande d’autorisation de travail faite par son patron, contrat en CDI, photo d’identité… L’agent consulte longuement son écran, remplit un récépissé vierge et y fixe la photo de M. : c’est apparemment gagné… jusqu’au moment où l’agent tend le récépissé à M pour signature ; M. échaudé par ce qui justement l’avait conduit un mois plus tôt à devoir arrêter son travail, prend le temps de le lire attentivement jusqu’à la dernière ligne : « n’autorise pas son titulaire à travailler ». Ça ne va pas !
M. et lui se récrient : l’agent tente de se justifier : c’est en fonction de la situation … puis va consulter longuement sa « hiérarchie » dans les coulisses. Enfin il revient et sans mot dire, émet un récépissé « avec autorisation de travailler ». L’atmosphère se détend. M. et lui quittent la préfecture sous un soleil déjà chaud. M. va pouvoir reprendre son travail.
Au retour il dépasse le SDF sous sa couverture noire toujours attentivement surveillé par son chien ; en face, un homme entre dans un bar en prenant soin de déposer à l’extérieur sur un cendrier sa cigarette à peine entamée. A 9h30 il retrouve sa voiture sans PV. Soulagé, il s’en retourne chez lui pour une journée «ordinaire».
- Retour sur l’Antigone des associations 2025

Comme tous les ans RESF34 a participé à l’Antigone des associations. Aux côtés de nos ami.e.s de MAJIE et d’Avec Toits, nous avons pu présenter le collectif et ses actions, échanger avec les personnes intéressées par la question des jeunes exilé.e.s, mais surtout recruter de nouvelles bonnes volontés pour nous aider !
Cet événement a été également l’occasion de rencontrer d’autres associations, de prolonger des partenariats, de discuter avec les élus locaux. Et en plus, il a fait beau !
Si vous n’avez pas pu venir et que vous souhaitez agir concrètement pour des jeunes exilés localement ou recevoir notre newsletter, n’hésitez pas à nous contacter en envoyant un message à resf34@resf34.org!
- Renouvellement de l’opération « Carte été jeunes »

Cette année encore la ville de Montpellier met à disposition de RESF34 20 « Cartes été Jeunes » qui sont ensuite redistribuées aux personnes que nous accompagnons. Ces cartes permettent d’accéder gratuitement à de nombreux événements culturels et sportifs (Montpellier Danse, Festival Radio France, matchs du MHR, du MHB ou du MHSC), inclut des places de cinéma, des visites de musées, mais aussi des bons d’achats dans les librairies montpelliéraines.
En groupes, seuls ou accompagnés par des bénévoles de RESF34, plusieurs des jeunes que nous suivons se sont fait reporters d’un jour et ont documenté leur sortie.
"Bonjour tout le monde , avec la carte d’été jeune j’ai profité pour voir le match de Montpellier hier. C’était incroyable"
"Bonsoir tout le monde, avec ma carte d'été j'ai profité d'aller à l'aquarium. C'était super et magnifique 😍😍" G.
"C’était dans une ancienne église, et aujourd’hui elle est devenue un musée. C’est un lieu d’exposition d’art contemporain. Ce n’est pas un musée classique, mais un espace où on peut voir des œuvres modernes""Nous sommes allés dans une librairie que nous avons beaucoup appréciée. R. et moi avons choisi deux livres qui nous ont beaucoup plu. Nous vous conseillons d'y aller aussi, c'était vraiment bien."Nous avons toujours besoin de bénévoles pour accompagner les jeunes à de telles sorties (concerts, spectacles, match, visites,…), particulièrement pendant cette période un peu « creuse » qu’est l’été. Ce dispositif « carte été jeunes » est fragile, son succès dépend des bénévoles, de vous ! Si vous souhaitez vous investir sur ce créneau ponctuel, n’hésitez pas à nous contacter !
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